Ohé la Poste, on est déconfinés !

19/06/2020

Qui aura la bonne idée de prévenir la Poste que le confinement a été levé le lundi 11 mai et que la vie a repris un cours à peu près normal pour tout le monde ? Même si la prudence doit demeurer, il est temps de l'informer. L'institution n'est plus obligée d'établir d'inflexibles « check-point » devant les portes de ses agences en provoquant des files d'attente et du mécontentement.

À l'évidence, personne ne se permettra d'affirmer que la pandémie déclenchée par le Covid-19 est définitivement éradiquée et qu'elle s'inscrit dans le passé. Néanmoins, et à en croire les autorités scientifiques, chacun peut croire qu'une nouvelle page s'ouvre après deux mois d'une quarantaine planétaire. D'ailleurs, en cette sixième semaine de liberté retrouvée, l'activité économique a repris des couleurs, les commerces ont ouvert leurs portes, les terrasses de café ont investi la chaussée, les vieilles habitudes ont repris leur place...

Et en dépit d'une prudence qui doit fatalement s'imposer avec des gestes barrières, il en est encore qui font preuve d'un retenue excessive, sinon disproportionnée. Alors, la Poste serait-elle de ceux-là ? La question se pose. L'ancienne entreprise publique, composée de près de 8 000 bureaux pour autant d'agences ou de relais sur tout le territoire, n'a probablement pas été avertie que la levée du confinement s'adressait à tout le monde. Entravée par sa taille et une inertie endémique, elle a dû égarer l'information dans les dédales d'une hiérarchie attentiste.

Comment expliquer autrement ces queues qui se forment devant les bureaux, cette attente qui devient la norme, cette atmosphère qui rebute les usagers, cette grogne qui monte ? Qui pourrait prévenir ce géant des services publics que le temps de l'après-confinement vaut aussi pour lui. Car voilà maintenant six semaines que l'institution s'obstine à imposer des entraves qui n'ont plus cours ailleurs...

Allez facteur, prévenez les vôtres et faites passer l'info : on est déconfinés !