Les Archives départementales se dévoilent au public

18/02/2020

Manière de dépoussiérer l'image qui colle à leur peau, les Archives départementales de Maine-et-Loire ont ouvert leurs portes dans le cadre de Made in Angers. Avec dix visites programmées en deux semaines et des jauges complètes à chaque rotation, les visiteurs ont prouvé par leur curiosité que vieux documents ne signifiaient pas forcément vieux archivistes

La salle des archives conserve une montagne de dossiers sur 43 km de linéaires.
La salle des archives conserve une montagne de dossiers sur 43 km de linéaires.

« S'il n'y avait qu'une chose à retenir de votre visite, ce sont les quatre C », anticipe Gwenaëlle, en charge de la visite guidée, à l'adresse de son auditoire. « C pour collecte, C pour classement, C pour conservation, C pour communication ». Le slogan semble synthétique mais il définit en quatre mots les missions que se donne l'institution. Lesquelles ne se résument pas seulement à cette sonnante formule, car derrière les mots, il y a des compétences qui s'additionnent au cours d'étapes aussi variées que spécifiques.

Depuis qu'elles ont été crées en 1796, les Archives départementales représentent la mémoire du département, elles rassemblent toutes sortes de documents, autant ceux relevant du domaine historique que départemental : administrations, communes, arrondissements, actes notariaux, extraits de naissance, etc. En outre, elles enregistrent les dossiers versés par des particuliers si ceux-ci représentent un intérêt pour la collectivité. Au total, trois sortes de fonds sont répertoriés : anciens, modernes, contemporains.

Avant d'atteindre le stade de mise à disposition de ses fonds à la lecture, les archivistes se seront livrés à un véritable travail de fourmi à travers nombre d'étapes successives. Ainsi, et pour en saisir toute la complexité, il faut savoir que de nombreux métiers interviennent sur diverses tâches : relieur, conservateur, bibliothécaire, photographe, informaticien, archiviste, médiateur, agent. C'est donc toute une communauté qui amène sa contribution à l'œuvre finale.

« Venez visitez des lieux que vous ne connaissez pas ! » avait dit la médiatrice culturelle à ses visiteurs. Parole tenue puisque l'accès aux coulisses s'ouvrira sur un monde méconnu. Des portes habituellement fermées s'effaceront sur des espaces privés comme la salle de tri et de classement, là ou se joue le cœur du métier. Dans leur caverne d'Ali Baba où s'entasse un savant désordre en attente de tri, des personnels s'y livrent à de minutieux travaux de reconstitution et de sauvegarde.

Autre lieu de découverte avec l'atelier de reliure dont la mission consiste à ressusciter les moribonds trop souvent consultés et manipulés. Et pour cela, on répare, on relie, on coud, on défroisse, on perfore, on coupe, on colle... et comme par miracle, les « malades » ressortent rajeunis par le bain de jouvence. Et c'est dans la vaste salle de lecture, ouverte au lecteurs, que les documents continueront à vivre leur vie. À moins qu'ils ne reposent pour l'éternité dans les rayonnages.

Et c'est justement là que se situe le point d'orgue de la visite avec la salle de dépôt des archives. Pénétrer dans un tel lieu, c'est comme entrer dans les entrailles de Fort Knox ou dans le coffre-fort d'une banque, on s'y sent tout petit, un peu intrus, un peu perdu. Ici se trouve en effet dans un dédale d'étagères escamotables le trésor caché de l'histoire et du patrimoine de tout un département. Et cela sur 43 kilomètres de linéaires. Ici, on veille sur tout : l'humidité, les moisissures, la température, l'eau, la lumière, le feu, les insectes, le vol... Véritablement impressionnant !